Frère Alain de Jésus, congrégation de Notre- Dame d’Espérance, ordonné prêtre ce 29 juin.

Avez-vous toujours été attiré par une vie religieuse ?

Non. Hormis ma mère, ma famille n’a pas été porteuse en ce sens. Je me souviens, enfant, avoir ressenti un fort élan vers le Christ jusqu’à ma première communion. Ensuite le désir n’a pas été nourri et il s’est tari. Je n’avais pas de souhait professionnel particulier. J’ai trouvé une passion dans la musique, que j’ai pratiquée durant plusieurs années… J’étais batteur dans un groupe. Et puis à 24 ans, un accident a remis en cause ce fragile équilibre. Je me suis demandé : « Ma vie, aujourd’hui, j’en fais quoi ? Rien. Est-ce que je suis heureux ? Pas très, malgré les apparences. » J’ai ressenti un grand vide et me suis remis à penser à Dieu.

Pourquoi avoir fait le choix d’une vie monastique ?

J’ai effectué plusieurs expériences religieuses, avec différentes congrégations et j’ai compris que c’est dans cette vie que je trouve ma paix. A l’abbaye de la Grainetière, près des Herbiers, nous sommes 12 frères vivant ensemble selon la règle de St Benoît. Notre journée s’articule entre prière et travail. Certains frères sont en situation fragile, soit à cause de l’âge, soit à cause de faiblesses psychiques. Nous composons chaque jour avec les forces et les souhaits de chacun.

Vous avez été ordonné diacre voici deux ans et maintenant prêtre. Est-ce le fruit d’une évolution spirituelle ?

C’est surtout le fruit d’un appel intérieur profond. Je me sens moine d’abord, si je puis dire, mais la prêtrise répond à deux désirs forts : pouvoir offrir au nom du Christ les sacrements réservés aux prêtres et servir ma communauté ainsi que les laïcs qui la côtoient. C’est une étape dans ma recherche d’intimité avec le Seigneur. Le prêtre suit l’exemple du Christ qui était proche de ses disciples. Vis-à-vis des autres frères, mon rôle sera également de faire observer la règle monastique. Je le ferai avec les yeux du cœur.

Catholiques en Vendée n°156 - Juillet 2017